Les Cendres de la guerre froide de Natalie Bockel

Mozambique 1998, six ans après la fin de quinze ans de guerre, dite froide. Une femme est retrouvée morte sur la plage de Maputo. Une seule certitude, ce n’est pas un crime crapuleux car elle est toujours en possession de son sac à main. Mais alors, pourquoi cette mère de famille sans histoire a-t-elle été tuée ? La police ne trouvant pas de réponse, Mario, le mari de la défunte, fait appel à un détective, Derek, un Africain blanc, ancien militaire reconverti en détective. Il aspire à être reconnu pour ses talents d’enquêteur afin de subvenir aux besoins de sa famille. Mais il se retrouve face à un dilemme lorsqu’il découvre que l’un des assassins est un ancien compagnon d’arme dans la lutte contre le communisme. Impossible de le dénoncer. Mais sans coupable, pas d’honoraires dont il a cruellement besoin.

Les Cendres de la guerre froide est né de la rencontre entre une enquête haletante et le contexte historique complexe de la fin des années 90. À cette période, le régime communiste du Mozambique a pris fin depuis 1992 et laisse place au rétablissement de la propriété privée, mais aussi aux règlements de comptes. C’est d’ailleurs une de ces vengeances qui est au cœur de l’intrigue, et dont on apprend petit à petit les tenants et aboutissants.

L’histoire est portée tout d’abord par l’immersion dans l’Afrique subsaharienne, habilement orchestrée par l’auteur afin que le lecteur découvre un pays meurtri par un conflit civil sanglant mené sur un fond de guerre froide entre les blocs capitaliste et communiste. 

Le style de l’auteur, bref, concis, efficace, saura charmer lors de la lecture. En quelques mots, la plume envoûtante nous plonge dans cette histoire prenante. Les descriptions, par petites touches, nous laissent entrevoir un monde riche en Histoire et en mystères.

Ainsi, les Cendres de la guerre froide ne se contente pas de retenir le souffle du lecteur par son suspense ; c’est un véritable témoignage sur toute une époque, qui est d’autant plus touchant qu’en tant que français elle nous est inconnue.