Aller au contenu

Interview de Florence Salit

Autrice du roman L’Ours

Bonjour Florence, et merci de nous accorder cette interview ! Vous avez été lauréate des Murmures Littéraires en 2021, dans la catégorie Contemporain, avec votre roman L’Ours.

Que pouvez-vous nous dire sur vous et votre œuvre, en quelques mots ?

Comme beaucoup d’auteurs amateurs, j’ai toujours plus ou moins écrit. Mais je ne m’y suis penchée sérieusement que depuis cinq ans. J’ai tenté, échoué, travaillé, beaucoup travaillé. Et j’ai compris que je m’épanouis dans l’écriture. Pas seulement écrire des histoires, mais travailler des textes, les miens ou ceux d’autres. Finalement, j’ai choisi d’y consacrer de plus en plus de temps (au-delà du travail je veux dire). J’aime lire, écrire, réfléchir sur les textes, les techniques, les émotions, les personnages. Et surtout j’ai réalisé très vite qu’écrire n’était pas forcément une activité solitaire. Sur l’Ours, c’est un peu le résultat de tout ça. C’est un résumé de ma relation avec les mots dans toutes ses facettes. Ceux qu’ils apportent, comment ils sont perçus. Surtout comment ils font le lien entre les personnes. Et c’est surtout l’envie de raconter une histoire, simple quelque part. L’histoire d’un type qui lit un livre. Me concentrer sur un personnage, sur une semaine de sa vie et sur les différentes facettes de l’écriture. Donner envie de sourire aussi, en espérant y parvenir.

Quand vous dites qu’écrire n’est pas forcément une activité solitaire, vous faites référence à quelque chose en particulier ?

J’ai fait partie d’une communauté (même si je ne suis pas fan du mot) d’écrivain amateur. J’ai progressé à leur contact, je me suis surtout fait les meilleurs amis possibles. Et c’est par la bêta-lecture que j’ai le plus progressé et appris. Que ce soit de l’échange de sites, liens ou par la correction de textes. Discuter, travailler (à tous les niveaux du texte : l’idée, le premier jet, la réécriture) reprendre parfois phrase par phrase… Je peux comprendre qu’au départ on pense cette activité solitaire, mais lorsque l’on tombe sur les bonnes personnes, on réalise qu’on peut s’épauler (en fonction des besoins de chacun). J’ai surtout compris l’intérêt d’une bêta. Sans mes bêta, je n’aurais pas ce recul. Aucun premier jet n’est bon. Tout texte se travaille. Et pas seulement les corrections orthographiques, qui n’interviennent qu’à la fin. Couper, déplacer, virer un perso… ce travail est essentiel, et sans bêta, on n’y arrive pas. Surtout de nos jours, avec la multitude de RS, de communautés, les possibilités sont multiples.

Je ne sais même pas si je préfère écrire ou bêta-lire !

Qu’est ce qui vous a particulièrement attirée dans ce genre, par rapport aux autres genres ?

J’oscille entre deux genres, qui n’ont absolument rien à voir. Quand j’ai commencé à écrire, je me suis tournée vers la romance. J’ai écrit pas mal de nouvelles et j’apprécie le genre, j’en connais les codes et les ressorts. Depuis trois ans, je me suis tournée vers la SF. Ce genre a toujours été une passion, en tant que lectrice et très vite j’ai eu envie d’écrire ce type d’histoire. J’ai écrit un roman, des nouvelles et je travaille sur un nouveau roman actuellement SF-Thriller (comme Gabriel ^^). Il n’est pas facile de me cataloguer dans un genre. J’aime essayer, apprendre, tenter. La SF que je tente de faire est très proche de notre réalité. Je prends un détail, un élément et ça bascule. Ce sont des projets qui demandent beaucoup de recherches, de la structure, du travail. Et j’aime cette stimulation. Mais finalement dans les deux genres, ce qui m’intéresse c’est explorer les relations entre les personnages, au sein de la société. Ce sont les gens qui m’intéressent.

L’Ours est venu d’un besoin de mettre sur le papier mes idées sur l’écriture, les émotions ressenties, les relations nouées; C’était à une période où j’en avais besoin.

En tant qu’auteur, avec quels genres littéraires êtes-vous le plus à l’aise ? Pensez-vous écrire dans un autre genre que celui-ci à l’avenir ?

Si l’idée vient, oui, sans hésiter. Je ne doute pas qu’un jour, une histoire naîtra, une envie de raconter quelque chose. Pour l’instant, ce n’est pas là dessus que mes idées me portent, c’est tout.

Quelles ont été les sources d’inspiration pour écrire votre roman ?

Ma première source d’inspiration a été sans conteste mon expérience, mes premiers pas dans ce monde de l’écriture. Et les personnes qui m’ont entourée. Mes amis aujourd’hui.

Ont-ils inspiré vos personnages ? Ou bien proviennent-ils d’autres références littéraires ?

Ils m’ont inspiré les personnages, les idées, les conversations, les débats, les situations… Même le « combat » romance vs thriller qui se retrouve dans le livre.

Puis-je vous demander quel personnage ou même quels personnages vous préférez ?

Gabriel, évidemment !

Ses critiques, dans le roman, sont assez acerbes. Avez-vous déjà rencontré des “Gabriel” dans la vraie vie ?

Oui, j’ai rencontré des personnes comme lui. J’ai vu des critiques de ce genre sur certains blogs, des émissions. Toujours tournées de telle façon que tu ne sais pas si c’est une réflexion ou une insulte. Mais j’ai forcé le trait sur les critiques écrites, oui. Sur le personnage non.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre processus d’écriture ?

L’idée arrive un jour, on ne sait pas d’où, même si je ne suis pas sûre de vouloir le découvrir. Puis, une trame mijote, souvent assez longtemps. J’y pense, réfléchis sans rien écrire. Puis un pseudo plan émerge. Je dis « pseudo » parce que je ne suis pas du genre à tout borner, tout prévoir. J’aime aussi voir où le personnage me porte, où les situations m’emmènent. Souvent ce sont les plus belles surprises. Je peux écrire vite, si le temps et la vie quotidienne le permettent (pas toujours évident). Une fois le premier jet achevé, souvent avec des détours, le gros du travail arrive. Réflexions, discussions, choix. Supprimer, réorienter, lisser, déplacer. Une réécriture, voire deux.
J’aime aussi beaucoup les nouvelles, ça me permet de faire tout ce processus beaucoup plus vite !

Y-a-t-il des thématiques qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Pensez-vous les aborder dans d’autres romans ?

Non, pas particulièrement je crois. Plutôt des émotions, des réflexions. Une approche des personnages. Mais pas de thèmes à proprement parler.

Si vous deviez donner un conseil d’écriture à d’autres auteurs, qu’est ce que ce serait ?

Comme j’ai un problème avec les consignes, je vais en donner deux : ne reste pas seul et bosse !

L’Ours sera publié chez les éditions L’Ire de l’ours en septembre 2021. N’hésitez pas à consulter le site internet de la maison d’édition pour découvrir le travail de Florence Salit !

Propos recueillis par Nico

pour l’équipe des Murmures Littéraires


Découvrez aussi :