Cécile Marre fait partie des gagnants de la deuxième édition des Murmures Littéraires. Paru le 25 novembre 2022, son roman Cœur de cerf a été publié par les éditions Anne Carrière suite aux démarches éditoriales personnelles de l’autrice.
Note : contrairement à ce que sa classification « roman jeunesse » par la maison d’édition pourrait laisser penser, il s’agit d’une histoire sombre plutôt recommandée à un public de grands adolescents/jeunes adultes.
Résumé
Sur les terres meurtries de Zanabé, la guerre civile gronde. Les exactions des soldats Kétas se multiplient et divisent le peuple Liu.
Dans un petit village protégé par l’épaisse forêt du Centre, Eïvan, maître guérisseur, tente de pacifier les esprits et de réconcilier les cœurs. Mais l’arrivée de Taena, une intrépide Liu, pourrait réveiller une blessure que toute sa magie n’a pas su apaiser…
Confrontée à la violence et à l’injustice, la jeune femme va découvrir ce qu’elle est prête à sacrifier pour protéger le mystérieux guérisseur et défendre son peuple. Dans une quête initiatique où l’attendent l’amour et la résistance, elle va tout faire pour retrouver ses souvenirs et apprivoiser son âme animale.
Lorsque la haine gangrène les peuples, la fraternité est-elle encore possible ?
L’avis des Murmures Littéraires
Cœur de cerf prend place dans un monde de fantasy original et rafraîchissant. La plume de l’autrice porte le récit par la douceur de ses descriptions, qui sont très cinématographiques et immersives.
Au milieu d’un climat chaud qui pourrait nous rappeler celui des tropiques, l’autrice nous fait entrer dans un univers belliqueux où un peuple en oppresse un autre. Bien que cette opposition puisse sembler manichéenne au premier abord, la situation est dépeinte avec nuance et se complexifie au fil du récit, au travers d’une intrigue exceptionnelle, mettant en scène le conflit de plus en plus hargneux entre Kétas et Lius, les deux peuples de ce monde. Cette thématique, qui est le fil rouge du récit, nous pousse à penser aux origines de la haine entre peuples, mais surtout à ce qui peut conduire à des extrémités radicales.
Le personnage d’Eïvan a trouvé une résonance toute particulière auprès de notre jury. Cet homme d’expérience possède un reflet, comme tout être en ce monde, timide et honnête, dont le seul but est de transmettre paix et amour. Sa grande sagesse et son appui sur des préceptes moraux et philosophiques contrastent avec l’atmosphère sombre et sanglante qui règne sur l’histoire.
En effet, ce roman met en avant l’importance de la connaissance de soi, le pouvoir de la bonté et de l’amour. Malgré tous les drames et la souffrance du peuple Liu, Cœur de cerf parvient à délivrer un message d’espoir bienvenu.
Une histoire de fantasy rafraîchissante, dont l’univers sombre laisse pourtant place à l’espoir.